Il est des chemins de vie dont nul ne pourrait laisser présager la destinée. Quelle belle illustration que le parcours d’Ingrid Caillé, femme d’entrepreneur à son tour devenue entrepreneuse en conceptualisant le tout nouveau restaurant gastronomique dionysien : La « Villa Fleurié ».
Silhouette élancée en élégance bleu pastel, Ingrid se pose dans le cosy d’un salon de l’établissement. On ne sait qui de sa discrétion ou du camaïeu des lieux inspire le plus cette douceur ambiante tant le regard est bienveillant, la gestuelle attentionnée et le sourire gracieux. Une image paisible bien éloignée de l’énergie conquérante déployée pour concevoir et projeter ce chantier titanesque : la métamorphose d’une ancienne case créole, souvenir familier de François Caillé, enfant, en un domaine consacré à l’épicurisme hédoniste et l’évènementiel.
Ingrid nait en métropole d’une maman secrétaire et d’un papa dans l’aéronautique. Elle grandit à Vélizy portée par des valeurs louant profond respect à la noblesse du travail. De petits jobs d’étudiants en études studieuses, elle s’investit un temps dans le management commercial apprenant de toutes ses expériences exercées pour se projeter audacieusement à La Réunion. Ses qualités humaines, sa déférence altruiste comme sa capacité d’adaptation vont favoriser un accueil en confiance. Elle intègre une compagnie aérienne locale endossant rapidement un poste de chef de cabine. Sa rencontre avec François pourrait scénariser un conte de fée. Le couple évolue en complémentarité, admiration et soutien. Ingrid, dans l’ombre de son époux accompagne de nombreuses étapes, les plus difficiles comme les plus heureuses n’hésitant pas, comme il y a 5 ans, à se muer en décoratrice d’intérieur pour rénover le siège social du Groupe, ancienne demeure de la famille Caillé installée rue de La Victoire. Tout part d’un sujet, en l’occurrence une lampe d’inspiration chinoise, pour donner le ton à chaque détail du changement. Rien ne se perd, tout se transforme, les meubles d’origine sont repeints à l’atelier carrosserie, les fauteuils en tissu sont retapissés, la sélection d’un imprimé japonisant… embellir et raviver sans dépenses ostentatoires ou abusives constituent un principe de base.
La réussite de ce challenge devient l’évidence du projet de réfection consacré à la Villa Fleurié. En 2021 Ingrid troque son uniforme de PNC* pour enfiler la tenue de chantier. Sa persévérance, ses aptitudes, sa propension à valoriser les talents péi vont faire de ce beau voyage un succès avéré. Le temps d’une escale pour une croisière hommage à son anniversaire et notre entrepreneuse poursuivra son rêve d’épanouir modestement et discrète ce joyau gastronomique. A la question de savoir comment une femme peut éclore son être dans l’ombre d’un homme aussi charismatique que François Caillé, Ingrid répond non sans une certaine émotion touchante : « Nul besoin d’exprimer ma personne, où que je sois, François me fait exister » …
Texte Nadine Gracy
Photo Pierre Marchal
* : Personnel Navigant Commercial